Ce film est construit de façon finalement assez classique, comme un film dans le film. Une équipe de cinéma vient en Bolivie tourner un film dénonçant les conquistadors espagnols qui ont réduit les indiens en esclavage. Elle va cependant, elle aussi, exploiter les habitants, avant de se trouver mêlée, à son corps défendant, à la lutte de ces mêmes habitants contre la privatisation de la
gestion de l’eau que soutient la municipalité. J’ai un peu regretté la dernière partie du film, peu réaliste, traitée comme un fait divers, aventure et émotion, bof.
Malgré cela, le film est pour le moins intéressant et réussi. Sa force est de montrer le contraste entre le point de vue du metteur en scène qui veut dénoncer l’oppression des indiens d’il y a 500 ans tout en se cachant la dure réalité de ce qu’ils vivent aujourd’hui, entre le coté superficiel de la fabrication du film et la difficulté des indiens de vivre au quotidien. Une leçon intelligente aussi sur la colonisation et la difficulté de la tolérance et une scène très réussie où un élu de la ville, sans doute social-démocrate, défend la privatisation de l’eau et la mondialisation contre la population. Bref, un film à aller voir, duquel on sort ragaillardi, avec l’espoir que des luttes justes peuvent être victorieuses.
On notera les excellents acteurs que sont Gael Garcia Bernal, le metteur en scène, Luis Tosar, le producteur et surtout JuanCarlos Aduviri, le figurant qui prendra la tête du mouvement de révolte.