samedi 23 octobre 2010

Un homme qui crie de Mahamat-Saleh Haroun


Le film tchadien de Mahamat-Saleh Haroun est simplement beau parce qu’humain. Il ne porte pas de jugement, ne livre aucune solution individuelle ou collective. Il montre Adam, un homme vieillissant confronté à la violence des changements dans la société dus à la mondialisation et à la guerre. Il donne à voir la souffrance de ce père qui, face aux forces en présence, ne trouve qu’une échappatoire dramatique pour ne pas perdre pied.
Je me suis demandé si un engagement, politique, était possible dans ce pays, s'il. aurait pu donner un sens à la vie d’Adam et des autres personnages, son ami le cuisinier par exemple. Rien n’est sûr. Le futur sera peut-être différent, pour l’enfant qu’attend la femme de son fils. Ce que montre le réalisateur, c’est la dureté de la guerre, du monde, qui rend Adam impuissant, sans réelle possibilité de choisir.

Ce film beau et lent est de facture presque académique avec par exemple de longs plans fixes. On y voit des scènes simples, émouvantes, teintées parfois d’humour. L’acteur principal Youssouf Djaoro est exceptionnel, ainsi d’ailleurs que Hadie Fatime Ngoua qui joue le rôle de sa femme.