Après Illegal, film qui suscite malaise et indignation chez le spectateur, le documentaire Benda Bilili ! offre une leçon d’optimisme. Pourtant, montrer les musiciens du Staff Benda Bilili aurait pu mettre mal à l’aise, ces musiciens des rues de Kinshasa vivant dans la pauvreté et étant pour la plupart gravement handicapés par la poliomyélite. Ce n’est pas le cas ; c’est même le contraire : plutôt que du misérabilisme, c’est une leçon de vie qui nous est donnée. Les membres de ce groupe congolais ont surmonté leur handicap, ce qui les a rendus forts. Ils sont pleins d’espoir, solidaires et prennent même en charge certains gosses des rues.
Les réalisateurs, Renaud Barret et Florent de La Tullaye ont filmé la vie de ces musiciens entre 2004 et 2009. Ils se sont impliqués dans la production de leur premier disque et ont suivi leur ascension jusqu’à leurs premiers concerts en Europe.
Ce qui est frappant, c’est de voir dès le début du film, alors que rien ne permet de croire à son succès, l’enthousiasme communicatif du groupe. Les musiciens sont fiers, confiants dans les chansons qu’ils répètent, dont les textes racontent leurs conditions de vie et leurs espoirs. Ils ont un rêve, vivre de leur musique, réussir, aller en Europe et travaillent sans se décourager pour le réaliser.
Bien que leurs conditions de vie soient très difficiles, leur énergie et les scènes choisies par les réalisateurs (le match de foot par exemple ou le dialogue philosophique entre les adolescents) nous permettent d’avoir un regard sur la misère et le handicap à la fois bienveillant, solidaire mais sans pitié aucune.
Bravo à tous les musiciens : Léon "Ricky" Likabu, Roger Landu, Coco Ngambali Yakala, Théo "Coude" Nsituvuidi, Claude Kinunu Montana, Paulin "Cavalier" Kiara-Maigi, Djunana Tanga-Suele. Merci pour cette leçon d’optimisme. Quand nous aurons quelques tracas de privilégiés, nous penserons à eux.